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Dre Julie De Carufel : R2 + 12 mois – Médecine d’urgence MU-3

25 juillet 2024

Médecine généraliste – compétences avancées

Au sein du Guide des Résidences, nous avons mis en lumière des programmes de compétences avancées de médecine généraliste : clinicien érudit, périnatalité, médecine d’urgence.. Appelés communément R3 et offerts dans certaines universités, ces programmes renforcent l’expertise globale des médecins de famille et durent de quelques mois à une année complète. Les médecins ayant obtenu un tel certificat sont ainsi à même de jouer un rôle de leader en partageant leur expérience avec leurs collègues et leurs patients. Ces certificats sont régis par le Collège des médecins de famille du Québec.

Dre Julie De Carufel

R2 + 12 mois – Clinicien Érudit

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Je m’appelle Julie De Carufel. Je travaille à temps complet à l’urgence du CHUM (environ 80 000 visites annuelles), ainsi qu’à temps partiel au Service d’évacuation aéromédicale du Québec (ÉVAQ, 8000 évacuations annuelles tous modes combinés) comme médecin-escorte et médecin-régulateur. J’ai travaillé auparavant durant cinq ans en médecine d’urgence de l’hôpital Ste-Justine. J’ai également effectué deux expériences humanitaires en médecine d’urgence au Rwanda. Au niveau de l’enseignement universitaire, je suis la responsable du stage d’externat de médecine d’urgence à l’université de Montréal.

Le médecin d’urgence évalue et prend en charge des patients dont la stabilité hémodynamique peut rapidement se détériorer. Le médecin-escorte à ÉVAQ se déplace à bord d’un avion converti en mini hôpital et transporte vers Québec ou Montréal des patients des différentes régions afin qu’ils reçoivent des soins spécialisés et adaptés à leur état. Le médecin-escorte est assisté d’un(e) infirmier (ère) en tout temps et peut demander une assistance à bord en néonatalogie et/ou en inhalothérapie. Les polytraumatisés, les patientes avec problématiques obstétricales, les nouveau-nés et les patients avec pathologies cardiaques se côtoient dans l’avion. L’enjeu est d’y poursuivre la même qualité de soins que celle initiée au centre référant. Le médecin-régulateur assiste à distance pour la planification et la priorisation des missions d’évacuation.

J’ai choisi la médecine très tôt dans mon parcours scolaire parce que j’étais fascinée par les différents aspects du corps humain. La biologie humaine m’intéressait tout autant que la psychologie et que la nutrition. Je souhaitais profondément aider les gens. J’ai préféré tous mes stages d’externat ayant un lien avec les soins critiques : urgence, soins intensifs adulte, néonatalogie.

J’ai toujours vécu à Montréal et je m’y sens à l’aise avec les enjeux socio-économiques et culturels qui caractérisent la métropole. J’aime avoir facilement accès pour mes patients aux soins quaternaires. Je crois néanmoins à l’accès équitable aux soins de santé au travers de la province et il me fait toujours plaisir d’escorter en avion un patient provenant des régions vers un centre spécialisé. En ville, j’aime pouvoir me déplacer en métro et y faire un peu de lecture avant mes quarts au CHUM, parfois profiter de la vie nocturne après mon travail pour décompresser.

J’ai complété le programme de compétences avancées en médecine d’urgence à la suite de ma résidence à l’université de Montréal, en grande partie à l’hôpital du Sacré-Cœur de Montréal. J’ai énormément appris aux sujets de l’échographie ciblée à l’urgence, des techniques avancées ainsi que du leadership à la salle à choc.

Mon horaire au CHUM comporte environ 13-14 quarts par mois. J’ai une préférence pour ceux de soirs et de nuits (on m’appelle parfois le hibou), mais plusieurs collègues décident d’orienter différemment leur pratique. Pour mes gardes comme médecin-régulateur à ÉVAQ, environ 3-4 par mois, je suis chez moi et doit demeurer disponible par téléphone. Pour celles comme médecin-escorte, environ 3-4 par mois, je me déplace à Québec pour ma série de jours de travail puisque les avions décollent initialement de l’aéroport Jean-Lesage et y retournent après les missions. Mes différents types de pratique mettent à profit ma gestion du stress (accoucher une patiente ou intuber seule à 30 000 pieds d’altitude!) et de l’imprévisibilité. C’est souvent intense en émotions, mais, une fois de retour à la maison, c’est terminé. Je suis alors libre de profiter de mes temps libres sans avoir toujours la crainte d’être appelée. Je suis présentement enceinte et n’ai personnellement aucune problématique pour poursuivre ma pratique telle quelle. Je me vois continuer également jusqu’à ma retraite, le bureau n’étant pas pour moi .

Au plaisir de vous croiser à l’urgence du CHUM ou sur l’avion-hôpital!