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Dre Claudel Pétrin-Desrosiers : R2 + 12 mois – Clinicien Érudit

25 juillet 2024

Médecine généraliste – compétences avancées

Au sein du Guide des Résidences, nous avons mis en lumière des programmes de compétences avancées de médecine généraliste : clinicien érudit, périnatalité, urgence.. Appelés communément R3 et offerts dans certaines universités, ces programmes renforcent l’expertise globale des médecins de famille et durent de quelques mois à une année complète. Les médecins ayant obtenu un tel certificat sont ainsi à même de jouer un rôle de leader en partageant leur expérience avec leurs collègues et leurs patients. Ces certificats sont régis par le Collège des médecins de famille du Québec.

Dre Claudel Pétrin-Desrosiers

R2 + 12 mois – Clinicien Érudit

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Je suis médecin de famille dans un groupe de médecine familiale universitaire (GMF-U), situé dans un CLSC dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve à Montréal. Sur une base régulière, je collabore avec une multitude de professionnels de la santé (IPS, physiothérapeute, infirmières cliniciennes, travailleuse sociale, etc.) et des apprenants, ce qui est très stimulant. Je travaille également comme médecin-hospitaliste à l’Hôpital Notre-Dame, dans une unité d’hospitalisation en médecine familiale, un milieu également voué à l’enseignement. Ça permet de changer un peu la routine !

Je détiens une formation que certains diraient atypique, mais qui selon moi, m’a préparé un peu mieux aux défis importants auxquels nous sommes collectivement confrontés. J’ai fait un programme de compétences avancées de type clinicien érudit d’un an à la fin de ma résidence, lors duquel j’ai complété une maîtrise en environnement et développement durable. J’ai eu des cours variés, touchant une panoplie de thématiques, comme la décroissance et les politiques climatiques. Mon stage de maîtrise s’est effectué à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), et j’ai travaillé sur les bienfaits pour la santé de l’exposition à la nature (il y en a beaucoup!). Impliquée depuis longtemps dans le milieu étudiant (notamment à travers le réseau de la Fédération internationale des associations des étudiant.e.s en médecine – IFMSA, à la fois au Québec et à l’international), je préside depuis 2018 l’Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME), une organisation à but non lucratif qui rassemble médecins et autres professionnels de la santé interpellés par la crise climatique. J’assume un rôle public assez franc en tant que porte-parole principale de l’organisation, un rôle qui m’a ouvert plusieurs opportunités. Il n’est pas rare que mes semaines soient entrecoupées d’invitations diverses à parler aux médias ou à offrir des conférences de formation continue, afin de pallier au retard dans l’éducation et la pratique médicale concernant, par exemple, les impacts sur la santé des changements climatiques, ou encore, la réduction de l’empreinte environnementale du système de la santé.

Ma formation complémentaire m’a donc donné un temps d’arrêt nécessaire pour peaufiner mes connaissances sur les questions environnementales, et m’a ouvert la porte à occuper des rôles un peu plus larges au sein de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal, où j’ai fait ma formation. Ma pratique clinique est donc enrichie de responsabilités liées à la pédagogie et au leadership facultaire : j’agis à titre de responsable de santé planétaire pour le Département de médecine familiale et de médecine d’urgence (DMFMU) et à titre de membre du groupe Crise climatique et santé planétaire, mandaté par le Doyen de revoir l’enseignement de manière à mieux préparer nos futurs professionnels de la santé aux défis environnementaux, comme la crise climatique.

J’ai choisi la médecine familiale car je voulais une pratique diversifiée, flexible et communautaire. Je suis très heureuse de mon choix, et je n’ai pas de difficultés à me projeter dans l’avenir. Je travaille dans des secteurs urbains plutôt précarisés, ce qui me confrontent régulièrement aux limites de notre système de santé. Ça me donne personnellement une motivation supplémentaire de continuer à œuvrer à la réduction des inégalités socio-sanitaires. Je considère que j’ai atteint un bel équilibre entre ma vie médicale, ma vie environnementale et ma vie personnelle. J’ai construit une pratique à mon image, et je m’accomplis autant à la clinique qu’à l’extérieur de la clinique.