Dr François Venne : R2 – Toxicomanie et pratique diversifiée en région
Médecine généraliste – compétences avancées
Au sein du Guide des Résidences, nous avons mis en lumière des programmes de compétences avancées de médecine généraliste : toxicomanie, périnatalité, urgence.. Appelés communément R3 et offerts dans certaines universités, ces programmes renforcent l’expertise globale des médecins de famille et durent de quelques mois à une année complète. Les médecins ayant obtenu un tel certificat sont ainsi à même de jouer un rôle de leader en partageant leur expérience avec leurs collègues et leurs patients. Ces certificats sont régis par le Collège des médecins de famille du Québec.
Par ailleurs, nous partageons des témoignages de médecins généralistes ayant une pratique particulière, comme celle en région éloignée.
Dr François Venne
R2 – Toxicomanie et pratique diversifiée en région
Je suis médecin de famille à Val-d’Or, en Abitibi-Témiscamingue, depuis maintenant 5 ans, après y avoir complété une résidence de deux ans au sein du GMF-U de la Vallée-de-l’Or, clinique affiliée à l’université McGill. Originaire de Montréal et fier citadin, je n’aurais jamais cru m’installer dans une région éloignée… et y rester! C’est la diversité de pratique qui m’a d’abord poussé vers la médecine de famille; j’ai toujours eu un intérêt pour des domaines variés de la médecine, et je me voyais mal choisir une spécialité précise pour le reste de ma carrière. Et faire sa résidence ou pratiquer en région éloignée, c’est vivre cette diversité de pratique au quotidien.
Pour un médecin de famille en région, les journées se suivent mais ne se ressemblent pas : en plus de la pratique en bureau, nous sommes appelés à travailler dans les urgences, auprès des patients hospitalisés aux étages et aux soins intensifs, à assurer des suivis de grossesse et pratiquer des accouchements, à suivre des personnes en grande perte d’autonomie à domicile, ou à accompagner des patients en fin de vie en maison de soins palliatifs. Nous devons également développer des compétences plus poussées pour composer avec des ressources médicales parfois plus limitées. Par exemple, comme les infiltrations cortisonées par un physiatre sont peu disponibles en région, mes collègues et moi sommes formés pour ce genre de techniques, afin que nos patients puissent tout de même bénéficier de ce type de soins. Cette polyvalence et cette capacité d’adaptation font la richesse de notre travail.
Pour ma part, je partage mon temps entre la garde à l’hôpital, l’enseignement aux médecins résident.e.s, le suivi de patients autochtones au sein d’un organisme communautaire, les soins palliatifs et la santé publique. Afin de répondre à un besoin criant en région, j’ai également aidé à développer dans les dernières années une clinique de médecine de toxicomanie, où sont suivies des personnes utilisatrices de drogues, qui comptent parmi les patients les plus marginalisés de notre société. Comme médecin de famille en région, je suis privilégié d’avoir la possibilité de m’impliquer dans ce genre de projet à échelle humaine, proche des besoins de ma communauté.
Pratiquer en région, c’est aussi concilier plus aisément vie professionnelle et vie personnelle. Au revoir embouteillages et métros bondés le matin et en fin de journée, et bonjour temps libre! Été comme hiver, vivre en région, c’est profiter de la nature, et d’activités de plein-air à portée de main : ski de fond, raquette, randonnée, vélo de montagne, activités nautiques, etc. (D’ailleurs, j’écris ces lignes en revenant d’une escapade en kayak de rivière improvisée, un mardi soir, après une journée de clinique bien remplie.) Mais détrompez-vous, région rime aussi avec vie culturelle et sociale vibrante, avec spectacles, festivals, gastronomie et vie nocturne pour tous les goûts. C’est aussi ça, la région!